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    L'AFFAIRE DREYFUS

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    Message par radia lam Mar 27 Mai 2008, 11:53

    PROLOGUE
    La convocation
    Le samedi 13 octobre, en début de matinée, le capitaine Dreyfus reçoit à son domicile de l'avenue du Trocadéro une convocation l'invitant à se rendre le lundi à 9 heures, au Ministère de la Guerre :


    "Paris, le 13 octobre 1894. Convocation. Le général de Division, chef d'Etat Major général de l'Armée passera l'inspection de MM. Les officiers stagiaires dans la journée du lundi 15 octobre courant. M. le capitaine Dreyfus, actuellement au 39e régiment d'Infanterie à Paris, est invité à se présenter à cette date et à 9 heures du matin au cabinet de M. le chef d'Etat Major général de l'Armée, tenue bourgeoise."
    Cette convocation étonne le capitaine : l'heure est matinale pour une "inspection général", qui d'ordinaire a lieu le soir. L'exigence d'une "tenue bourgeoise" est inhabituelle. Mais qu'importe ! Le lundi matin, il embrasse sa femme et ses enfants. Son fils Pierre, âgé de trois ans et demi, l'accompagne à la porte. Le capitaine Dreyfus se rend à pied au ministère, suivant les quais de la Seine, heureux de traverser ce Paris d'automne.

    Dès son arrivée, il est reçu par le commandant Picquart, de l'Etat Major de l'Armée, qui le fait entrer dans son propre bureau. Dreyfus s'étonne de n'apercevoir personne d'autre : les officiers sont généralement convoqués en groupe à l'inspection. Picquart et Dreyfus conversent banalement quelques minutes. Puis le commandant Picquart conduit son visiteur jusqu'à la porte du cabinet du chef d'Etat Major de l'Armée, le général de Boisdeffre.
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    Message par radia lam Mar 27 Mai 2008, 11:55

    color=orange]La dictée[/color]

    La surprise de Dreyfus s'accroît : le général est absent, il il est reçu par un officier étrange et solennel, en uniforme, qui se présente comme "commandant du Paty de Clam". Au fond de la pièce se tiennent trois hommes inconnus en civil. "Le général va venir", dit le commandant du Paty d'une voix étranglée. Il invite Dreyfus à remplir la partie signalétique de sa fiche d'inspection, tandis que les assistants l'observent. Puis du Paty -dont la main droite porte un gant de soie noire- lui dit : "j'ai une lettre à écrire, à présenter à la signature du général de Boisdeffre. J'ai mal au doigt. Pouvez-vous écrire à ma place ? Dreyfus accède à cette singulière requête, et s'assied à une petite table, prête pour la dictée.
    C'est alors que le commandant du Paty, penché sur le capitaine Dreyfus, lui dicte un texte soigneusement élaboré :

    Paris, 15 octobre 1894.
    Ayant le plus grave intérêt, Monsieur, à rentrer momentanément en possession des documents que je vous ai fait passer avant mon départ aux manoeuvres, je vous prise de me les faire adresser d'urgence par le porteur de la présente qui est une personne sûre..."
    Du Paty poursuit lentement sa dictée :
    "Je vous rappelle qu'il s'agit de :
    1. Une note sur le frein hydraulique du canon de 120 et sur la manière dont..."
    A ce moment, le commandant du Paty s'interrompt brusquement :
    - Qu'avez-vous donc capitaine à Vous tremblez ?
    - J'ai froid aux doigts, répond Dreyfus qui continue à écrire.

    Pourquoi du Paty l'a-t-il soudain interpellé ? "Pour ébranler son assurance", dira-t-il, prêtant à Dreyfus dans la succession de ses déclarations, tantôt un trouble révélateur, tantôt le calme parfait du simulateur. Dreyfus attend la suite de la dictée. Du Paty lui parle plus brutalement encore. "Faites attention, c'est grave." Grave à Dreyfus est heurté par cette étrange grossièreté. Il continue cependant à prendre la dictée, s'appliquant à mieux écrire.

    "Dreyfus avait repris tout son sang froid, écrira du Paty. Il était inutile de poursuivre l'expérience." Alors il se lève, pose solennellement la main sur l'épaule du capitaine, et d'une voix tonnante lance ces mots : "Au nom de la loi je vous arrête. Vous êtes accusé du crime de haute trahison."


    L'AFFAIRE D'ESPIONNAGE



    Premières réactions de la presse

    C'est le 1er novembre 1894, par une note du Figaro, que l'opinion publique est saisie de l'Affaire Dreyfus. Ce journal imprime en effet sous le titre Une affaire de trahison, le communiqué suivant :
    "Des présomptions sérieuses ont motivé l'arrestation provisoire d'un officier français soupçonné d'avoir communiqué à des étrangers quelques documents peu importants. Il faut qu'on sache très vite la vérité."
    Et La Libre Parole, quotidien nationaliste antisémite, de titrer :
    "HAUTE TRAHISON ! ARRESTATION D'UN OFFICIER JUIF ! LE CAPITAINE DREYFUS !"
    Les faits relatés dans la presse se rapportent à des événements antérieurs : déjà depuis le 24 ou le 26 septembre, le Service des Renseignements de l'Armée est en possession de la preuve de la trahison. L'officier mis en cause est arrêté depuis le 15 octobre, mais personne n'en parle. Pourquoi ce silence ? Pourquoi cet embarras de l'Armée ? Pourquoi ces demi-aveux ?


    Le bordereau

    A l'origine de l'affaire de trahison, se trouve un document dérobé à l'Ambassade d'Allemagne, et désigné sous le nom de "bordereau". Il semble que celui-ci soit parvenu au Service de Renseignements par la "voie ordinaire", c'est-à-dire par le canal de la femme de ménage de l'Ambassade. Ce document est reçu par le commandant Henry, du Service des Renseignements, le 26 septembre. Il en donne communication à son chef, Sandherr, puis au ministre de la Guerre, le général Mercier. Celui-ci avertit aussitôt Casimir Périer, Président de la République et Charles Dupuy, Président du Conseil. Dès l'origine, il s'agit bien d'une affaire d'Etat.
    Le bordereau est ainsi rédigé :

    Sans nouvelles m'indiquant que vous désirez me voir, je vous adresse cependant, Monsieur, quelques renseignements intéressants :
    Une note sur le frein hydraulique du 120, et la manière dont s'est conduite cette pièce ;
    Une note sur les troupes de couverture (quelques modifications seront apportées par le nouveau plan);
    Une note sur une modification aux formations de l'artillerie;
    Une note relative à Madagascar;
    Le projet de Manuel de tir de l'artillerie de campagne (14 mars 1894);
    Ce dernier document est extrêmement difficile à se procurer et je ne puis l'avoir à ma disposition que très peu de jours. Le Ministère de la Guerre en a envoyé un nombre fixe dans les corps, et ces corps en sont responsables. Chaque officier détenteur doit remettre le sien après les manoeuvres. Si donc vous voulez y prendre ce qui vous intéresse et le tenir à ma disposition après, je le prendrai. A moins que vous ne vouliez que je le fasse copier in extenso et ne vous en adresse la copie.
    Je vais partir en manoeuvres."
    Henry présente le bordereau aux chefs des quatre bureaux de l'Etat-Major. On limite les recherches aux artilleurs, à cause de la nature du document. Le colonel Fabre, chef du 4ème bureau, et son adjoint, tous deux grands lecteurs de La libre parole, découvrent une similitude d'écriture entre le bordereau et celle d'un stagiaire à l'Etat-Major, le capitaine Dreyfus. "Un juif ! J'aurai dû m'en douter" déclare Sandherr, averti. Le romanesque du Paty de Clam est chargé secrètement de l'enquête.

    Les expertises d'écriture qui suivant la dictée sont contradictoires : Gobert, expert de la Banque de France, est nuancé. Pour lui, les deux écritures sont de même type graphique, mais elles présentent des dissemblances nombreuses et importantes. Bertillon, au contraire, le chef de l'Anthropométrie, est catégorique. Quant à Pelletier, il met Dreyfus hors de cause. Ni les perquisitions à son domicile, ni l'inquisition du policier-amateur du Paty de Clam ne donne de résultat; il faut se rendre à l'évidence : du Paty lui-même conclut son rapport sur la "fragilité de la preuve matérielle".

    [
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    Message par radia lam Mar 27 Mai 2008, 11:55

    color=red]
    Dreyfus condamné par les journaux[/color]

    Au point où se trouve l'Affaire, il est encore facile de l'étouffer. Mais la presse est là pour aiguillonner l'opinion, et contrainte l'Etat-Major à aller de l'avant. A ce moment, La Libre Parole reçoit la lettre suivante (datée du 28 octobre) :
    "Mon cher ami, je vous l'avais bien dit : c'est le capitaine Dreyfus, celui qui habite avenue du Trocadéro, n°6, qui a été arrêté le 15 pour espionnage et qui est en prison au Cherche-Midi. On dit qu'il est en voyage, mais c'est un mensonge, parce qu'on veut étouffer l'affaire. Tout Israël est en mouvement. A vous, Henry".
    Le lendemain, 29 octobre, le journal publie un entrefilet menaçant :
    "Est-il vrai que récemment une arrestation fort importante ait été opérée par ordre de l'autorité militaire ? L'individu arrêté serait accusé d'espionnage. Si la nouvelle est vraie, pourquoi l'autorité militaire garde-t-elle un silence absolu ?"
    Dreyfusà la prison militaire du Cherche-Midi
    L'article de La Libre Parole met la presse en branle. Dès le 31 au soir, l'Eclair, informé par une autre source, confirme l'arrestation d'un officier, "non toutefois un officier supérieur". Le même jour, La Patrie parle d'un "officier israélite, attaché au Ministère de la Guerre". Et c'est Le Soir du 31 octobre, daté du 1er novembre, qui révèle à l'opinion publique que "l'officier en question s'appelait Dreyfus, qu'il avait trente cinq ans, qu'il était officier d'artillerie et attaché au Ministère de la Guerre." A 22 heures ce même jour, l'agence Havas confirme l'arrestation d'un officier sans en indiquer le nom. Le journal La Libre Parole lance la campagne qui ne va cesser de s'enfler. Il la place aussitôt sur le terrain qu'elle ne quittera plus, celui de l'antisémitisme.

    C'est un coup de tonnerre. Tous les journaux reprennent la nouvelle. Le nom de Dreyfus est cité partout. Hanotaux maintient son opposition aux poursuites : la fragilité des preuves et la crainte d'un incident diplomatique commandent, à son avis, la prudence. Mais il n'est pas suivi, et le gouvernement ordonne une instruction militaire, confiée au commandant d'Ormescheville. Celui-ci utilise alors, comme preuve morale, le rapport d'un agent d'Henry, qui recueille sur Dreyfus, confondu avec un homonyme, de mauvais renseignements : l'officier serait joueur, aurait des maîtresses, serait endetté etc.

    En dépit des déclarations rassurantes du Ministère, la durée de l'instruction devint gênante. La presse poursuit sa campagne : puisque les preuves sont criantes, pourquoi ne pas condamner "le juif" ? Le ministre n'est-il pas complice ?



    Condamnation et dégradation

    En attendant, Dreyfus est renvoyé le 4 décembre 1894 devant le premier Conseil de Guerre qui doit se réunir le 19 décembre pour le juger.
    A la stupéfaction de tous ceux qui connaissent l'Affaire, le Conseil de Guerre déclare Dreyfus coupable à l'unanimité. Il est condamné à la dégradation et à la déportation perpétuelle à l'Ile du Diable, sur la côte de Guyane. Deux éléments ont emporté la décision du tribunal militaire, présidé par le colonel Maurel :

    D'abord, le général Mercier a pris l'incroyable responsabilité de communiquer au jury, en cachette de la défense, un dossier secret qui lui fait une forte impression. Celui-ci contient : une dépêche de l'état-major allemand à l'attaché militaire Schwartzkoppen, une lettre (dite Davignon) de Panizzardi, attaché militaire italien, une pièce appelée "ce canaille de D...", et enfin une déclaration d'Henry sur les propos, accablants pour Dreyfus, de l'ancien attaché militaire d'Espagne, Val Carlos. Que la communication de ces documents, dissimulée à la défense, viole le droit, le code militaire, et l'équité, il semble qu'aucun juge ne le soupçonne. Et ont-ils vraiment besoin de ces documents pour établir leur conviction ?

    En second lieu, le jury est frappé par la déclaration du commandant Henry. "Une personne honorable, a-t-il déclaré, que je ne puis nommer, m'a averti au mois de mars qu'un officier du Ministère de la Guerre trahissait. Cette même personne honorable m'a précisé, au mois de juif, que cet officier appartenait au Deuxième Bureau." Puis, désignant Dreyfus : "Et ce traître, le voici". Henry fait serment sur le crucifix de sa certitude de la culpabilité de Dreyfus.
    Ainsi s'explique le verdict du 22 novembre. Le recours en révision est rejeté le 31.
    Pour clore l'épisode de façon spectaculaire, il faut organiser une parade de dégradation qui puisse frapper l'imagination populaire. Elle a lieu le matin glacé du 5 janvier 1895, dans la cour de l'Ecole militaire.




    L'ORGANISATION DE LA DEFENSE


    Les premiers défenseurs


    Ainsi s'achève dramatiquement la carrière d'un homme que tout destinait à être brillant. Dreyfus était au seul de la réussite. Le général de Boisdeffre, chef d'Etat-Major, l'avait distingué. Il avait fait un mariage heureux avec la fille d'un riche diamantaire, Lucie Hadamard, qui lui avait donné deux enfants.
    Sa disparition atterre sa famille. Dès son départ pour la déportation en Guyane, son frère Mathieu décide de prendre la tête d'une action en vue de découvrir les vrais coupables. Il est aussitôt aidé par un jeune écrivain qui, en 1894, a publié un ouvrage sur l'antisémitisme, Bernard Lazare, un ami de la famille.

    Au début, tous deux ne rencontrent que réticences et résistances. Les milieux israélites de la capitale, craignant de provoquer l'antisémitisme, ne sont nullement disposés à les aider. La presse, comme si elle obéissait au même mot d'ordre, est muette sur l'Affaire. Mais ils ne se découragent pas. Avec une énergie communicative, Mathieu Dreyfus fait le tour des bonnes volontés. Il recueille la confidence d'un médecin havrais qui l'informe de la communication du dossier secret. Mathieu acquiert ainsi la conviction que la révision est possible.

    Bernard Lazare, pèlerin de la bonne cause, manifeste l'obstination des grands ancêtres juifs pour échapper à leur destin. Cet apôtre de la réhabilitation réussit à trouver appui chez le député juif Joseph Reinach, et à gagner à la cause les milieux israélites, maintenus jusque là dans une prudente réserve. Certes le grand rabbin de France Zadoc Kahn est l'un des premiers à soupçonner la campagne antisémite, mais il ne réussit cependant pas à persuader les dirigeants juifs français d'adopter une autre politique que celle du silence. La défense de Dreyfus est donc, malgré toutes ses tentatives, abandonnée aux initiatives individuelles. Zadoc Kahn sera certainement le personnage le plus visé de la communauté juive parisienne pendant l'affaire Dreyfus, en raison du poste qu'il occupe ou du pouvoir plus ou moins réel qu'on lui attribue.


    On "nourrit" le dossier

    Cependant l'Etat-major travaille, selon l'expression de Boisdeffre, à "nourrir le dossier". La "Section de Statistique du Service des Renseignements a été remaniée : Sandherr, paralysé, a été remplacé par Picquart, ancien élève de l'Ecole de Guerre. Celui-ci a sous ses ordres les vétérans du Service, parmi lesquels le commandant Henry.
    Picquart n'a jamais mis en doute la culpabilité du juif Dreyfus, qu'il a longuement observé pendant le procès. Ni dans les débats, ni lors de la dégradation, Dreyfus n'a su l'émouvoir. Il ne lui est apparu que comme un comédien. Respectueux de la consigne de Boidesffre, il s'efforce, comme son prédecesseur, de "grossir" le dossier Dreyfus, sans rien découvrir contre le déporté de l'Ile du Diable quoi que ce soit qui mérite intérêt. Il décide que désormais Henry devra remettre immédiatement les papiers recueillis par Mme Bastian à son chef, qui les examinera personnellement.


    La découverte du commandant Picquart


    A. Dreyfus en prison

    En mars 1896, Henry lui remet des papiers parvenus par la "voie ordinaire". C'est ainsi qu'on découvre "le petit bleu" : un télégramme non posté, expédié par Schwarzkoppen à un certain commandant Esterhazy. Il s'agit d'un comte de vieille noblesse hongroise, criblé de dettes, menant mauvaise vie et jouant gros jeu. Picquart lit notamment un demande d'entrée au Ministère, signée de la main d'Estherhazy. Il éprouve alors un grand trouble : cette écriture régulière, penchée, il la reconnaît. Le bordereau qui a fait condamner Dreyfus est présent dans sa mémoire. Il ouvre son tiroir, sort une photo du bordereau. Il la place à côté de la lettre d'Esterhazy. Il regarde. Il compare. "Je fus épouvanté, dira-t-il. Les écritures n'étaient pas semblables. Elles étaient identiques"
    Picquart informe Boisdeffre de sa découverte, et celui-ci le renvoie au général Gonse, qui lui conseille assez cyniquement de ne pas rouvrir l'Affaire et d'oublier.

    D'ailleurs, en novembre 1896, Henry apporte aux grands chefs une lettre de Panizzardi signée "Alexandrine", fort accablante pour Dreyfus. Ses chefs ignorent sans doute qu'Henry a commis là un faux.

    Cependant, plusieurs publications maladroites vont attirer l'attention de l'opinion sur l'Affaire, que l'on croyait enterrée. Le 15 novembre 1896, paraît dans l'Eclair un article intitulé Le Traître, qui reproduit le document "Ce canaille de D...". Or, cette pièce fait partie du dossier secret qui avait été communiqué aux juges du Conseil de Guerre. L'illégalité commise au procès se trouve ainsi démontrée.

    Bernard Lazare ne reste pas inactif : il s'efforce de gagner les milieux du journalisme. Il publie à Bruxelles, le 6 novembre 1896, une brochure intitulée Une erreur judiciaire - La vérité sur l'Affaire Dreyfus, dans laquelle il expose ses raisons de douter du verdict de de la régularité du procès. Mais la presse ne veut pas le suivre, elle ne juge pas l'opération rentable.


    La campagne de Bernard Lazare et de Mathieu Dreyfus


    On s'adresse alors au Parlement : Bernard Lazare distribue ses brochures aux sénateurs et députés. Lucie Dreyfus dépose à la Chambre une pétition pour la révision qui est rejetée, faute de preuves. Le monde politique, à son tour, se ferme à la révision.
    Entre-temps, le sénateur Scheurer-Kestner, vice-président du Sénat (un Alsacien protestant) est absolument "terrassé" par les révélations d'un de ses amis, qui lui a fait part des découvertes de Picquart (qui a été mis sur la touche par ses supérieurs). Le sénateur se déclare entièrement acquis à la cause de Bernard Lazare et de Mathieu Dreyfus. Cette adhésion semble considérable, car elle fait déboucher au Parlement la campagne pour la révision.

    Quant à Mathieu Dreyfus, il continue de se dépenser en démarches. Tout au long de l'année 1897, il fait réaliser en France et à l'étranger, de nombreuses expertises de l'écriture du bordereau Tous les experts sollicités concluent que l'écriture n'est pas celle d'Alfred Dreyfus.

    Aidé de Bernard Lazare, infatigable, et de Joseph Reinach, très tôt convaincu de l'innocence de Dreyfus, Mathieu commence un vaste travail d'information, notamment auprès des universitaires, des écrivains, des juristes, de tous ceux que peuvent sinon convaincre, du moins émouvoir l'illégalité commise, et la fragilité d'une condamnation fondée sur une ressemblance d'écriture.


    Les intellectuels

    On les appellera les "intellectuels" à partir de janvier 1898, selon le terme de Clémenceau qui se félicite que des savants, des artistes et des universitaires aient signé une pétition en faveur de la révision du procès Dreyfus : "Tous ces intellectuels, venus de tous les coins de l'horizon, qui se groupent sur une idée et s'y tiennent inébranlables."

    Léon Blum racontera, dans ses Souvenirs sur l'Affaire, comment, fin 1897, tous les "démarcheurs" de bonne volonté commencent à se partager la tâche. Tous ces "intellectuels" (entre autres Charles Péguy, André Gide, Marcel Proust, Daniel Halévy, Lucien Herr, Emile Zola) viennent renforcer la minuscule équipe qui ne groupait au début, autour de la famille, que quelques personnes, réunies par le hasard ou la générosité. L'Université, l'Ecole Normale apportent des appuis, dont le nombre et l'autorité commencent à rassurer la famille Dreyfus. Si Scheurer-Kestner ne gagne pas, comme il croyait pouvoir le faire, le gouvernement à sa cause, du moins s'est-il attiré la sympathie de quelques hommes influents. Ainsi Clémenceau, rédacteur au journal L'Aurore, de fondation récente, a-t-il fini par rejoindre le camp de la révision. Son parti une fois pris, il dit à Anatole France : "Nous serons seuls, mais nous vaincrons." Le socialiste Jean Jaurès, d'abord hostile à le juif "riche et protégé par l'argent", commence à se poser des questions. Haïssant toute injustice, enclin par surcroît à chercher, dans chaque injustice, "une explication symbolique des iniquités collectives", il est troublé par l'Affaire. Désormais, Mathieu Dreyfus n'est plus seul
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    Message par radia lam Mar 27 Mai 2008, 11:56

    PREMIERE TENTATIVE DE REVISION

    Le Procès Esterhazy

    Il ne s'agit encore que de quelques voix isolées, dénuées de possibilité d'action immédiate. Mais bientôt l'imprévu surgit à nouveau : Bernard Lazare a fait vendre sur les boulevards de placards reproduisant côte-à-côte le bordereau et des lettres de Dreyfus. Un banquier, Castro, lisant l'un de ces placards, reconnaît l'écriture d'un client : Esterhazy. Il prévient aussitôt Mathieu Dreyfus. L'impulsion est donnée, et Mathieu joint ses conclusions à celles de Scheurer-Kestner pour accabler Esterhazy : il le dénonce par lettre au général Billot, ministre de la Guerre, le 15 novembre. Le général Pellieux est chargé d'ouvrir l'enquête.
    Aussitôt la presse de droite ouvre le feu : un article de La Libre Parole, probablement écrit par Henry, accable Picquart qu'il accuse d'être l'âme du complot contre Esterhazy. Le Figaro publie des lettres d'Esterhazy, où le comte s'y montre sous un jour particulièrement peu patriotique. Le général de Pellieux conclut son rapport en transférant Esterhazy en Conseil de guerre. Mais il demande aussi une commission d'enquête pour la mise en réforme de Picquart. Esterhazy est acquitté en trois minutes, à l'unanimité. Picquart est interné au Mont-Valérien, puis expédié en Tunisie. Quant à Scheurer-Kestner, il n'est pas réélu vice-président du Sénat.
    Malgré ce rebondissement, l'Affaire Dreyfus retombe au point mort : la première tentative de révision a échoué. Le soutien de la presse n'a pas été suffisant, et la presse de droite a suffisamment montré sa puissance lors de l'affaire Esterhazy. Ni les pouvoirs publics, ni le Parlement, n'ont voulu rouvrir la querelle. Qui oserait résister à de telles puissances ?
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    Message par radia lam Mar 27 Mai 2008, 11:57

    "J'accuse"

    Cette audace, seul un homme isolé pouvait l'avoir. L'écrivain Emile Zola, écoeuré depuis plusieurs années par les campagnes nationalistes et antisémites, tôt convaincu de l'innocence de Dreyfus, s'engage dans la lutte par Sa Lettre ouverte au président de la République. Puisque c'est la presse qui, pesant sur le gouvernement plus encore que sur l'opinion, étouffe toute chance de révision, c'est par la presse que Zola décide d'accomplir l'acte dont Jules Guesde dira qu'il fut "le plus grand acte révolutionnaire du siècle". En quelques heures, plus de 200 000 exemplaires de "J'accuse", publié dans L'Aurore le 13 janvier 1898, sont vendus. C'est "la plus grande journée de l'Affaire", celle qui, en tout cas, restitue au moment désespéré, force et confiance aux partisans de Dreyfus. Zola vient de porter un coup décisif devant l'opinion. Finies les interventions politiques et les pétitions silencieuses. Le débat est maintenant dans la rue. C'est Zola qui, en moins d'un mois, donne à l'Affaire Dreyfus sa dimension nationale. Aux pouvoirs publics de se défendre !
    Sous la pression du parlement, le président du Conseil doit accepter d'attaquer Zola en justice. la vraie bataille va commencer. Dreyfus, devenu un mythe grâce à Zola, reste au centre du conflit. Les dreyfusards sont eux-mêmes surpris de l'ampleur que prennent les choses. Comme il doit être traduit devant une juridiction civile, Zola pense pouvoir porter directement l'Affaire devant l'opinion, et refaire un jugement sans huis-clos, sans dossier secret, en toute clarté, comme s'il s'était substitué à Dreyfus.
    A partir de ce moment critique, l'Affaire va suivre deux cours parallèles :
     D'une part, l'Etat va utiliser son appareil répressif pour imposer la réduction du procès Zola à une simple affaire de diffamation, et pour éviter de lier le cas Zola au cas Dreyfus, déjà jugé.
     D'autre part, la bataille d'opinion va tenter, en dehors des cadres de l'Etat, de forcer la main, qui du gouvernement, qui des juges de Zola, pour obtenir, pour les uns, la révision du procès Dreyfus, pour les autres, la condamnation de l'auteur de "J'accuse".
    La France entière est divisée. C'est l'époque où le caricaturiste antisémite Caran d'Ache, transposant ironiquement le drame dans le cadre d'un dîner de famille petit-bourgeois, note la légende : "Surtout, ne parlons pas de l'Affaire, et plus loin, les mêmes personnages, vaisselle brisée, rixe générale, et la légende : "Ils en ont parlé". C'est en effet en dehors du procès Zola que les clans s'affrontent. Et finalement, Zola est condamné au maximum : 3 000 francs d'amande et un an de prison. La deuxième tentative de révision échoue. La "raison d'Etat" triomphe.
    Picquart et Zola disparus ; Jaurès, Clémenceau et Reinach hors du Parlement (ils ne sont pas réélus aux élections de 1898), quelle chance les partisans de la révision ont-ils encore de triompher ? Zola écrit : "Je n'espère plus que dans l'inconnu, dans l'imprévu. Il nous faut le coup de foudre tombant du ciel". Ce coup de foudre, ce sera la découverte du "faux Henry", le 13 août 1898.
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    Message par radia lam Mar 27 Mai 2008, 11:58

    LA MARCHE A LA REVISION

    La découverte du "Faux Henry"

    Le 30 août 1898, l'agence de presse Havas publie le bulletin suivant :
    "Aujourd'hui, dans le cabinet du ministre de la Guerre, le lieutenant-colonel Henry a été reconnu et s'est reconnu l'auteur de la lettre en date d'octobre 1896, où Dreyfus est nommé. Le ministre de la Guerre a dordonné immédiatement l'arrestation du lieutenant-colonel Henry, qui a été conduit à la forteresse du Mont-Valérien."
    Que s'est-il passé ? Emu par les campagnes de presse qui affirment la nullité des pièces du dossier, le général Cavaignac, nouveau ministre de la Guerre, a ordonné un nouvel examen. Un officier anti-dreyfusard de son cabinet, le capitaine Cuignet, s'est aperçu que la pièce signée "Alexandrine", dont le Ministre avait fait été à la tribune, n'avait pas été écrite sur un papier homogène. Il en avertit Cavaignac, qui convoque aussitôt Henry. Celui-ci commence par nier, mais finit par avouer qu'il a effectué une falsification, "pour donner plus de poids à la pièce".
    Le lendemain, entre 3 et 4 heures de l'après-midi, Henry se tranche la gorge avec un rasoir que l'on a laissé dans sa cellule.
    La presse anti-dreyfusarde est consternée. La Libre Parole commémore Henry en ces termes : "une âme simple, un fervent de l'uniforme, affolé par la campagne juive." Mais dans l'ensemble, la presse reconnaît la nécessité de la révision. Qui peut s'y opposer ? L'Univers analyse ainsi l'état de l'opinion publique : "elle ne prend pas parti pour la révision, elle prend son parti de la révision."
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    Message par radia lam Mar 27 Mai 2008, 12:00

    Demande en révision

    Lucie Dreyfus dépose une demande en révision du procès de 1894. L'Arrêt de renvoi de l'Affaire au Conseil de Guerre est publié le 3 juin 1899. Il est motivé par la communication illégale au jury de la pièce secrète "ce canaille de D..." lors du premier Conseil de Guerre, et par les nouvelles expertises du bordereau.
    Les conséquences de l'Arrêt sont immédiates : Zola rentre en France (il s'était réfugié en Angleterre), Picquart est libéré, Mercier est accusé de communication illégale de pièce. L'affichage de la décision de la Cour est voté à la Chambre. Le parti Dreyfusard a obtenu une victoire décisive.
    Le 5 juin 1899, à midi et demi, le surveillant-chef entre précipitamment dans la case de Dreyfus, à l'Ile du Diable, et lui remet une note :
    "Veuillez faire connaître immédiatement au capitaine Dreyfus le dispositif de cassation ainsi conçu : "La cour casse et annule le jugement rendu le 22 décembre 1894 contre Alfred Dreyfus par le premier Conseil de guerre du gouvernement militaire de Paris, et renvoie l'accusé devant le Conseil de Guerre de Rennes, etc."
    Le capitaine cesse d'être soumis au régime de déportation et devient simple prévenu ; il est replacé dans son grade et peut reprendre son uniforme.
    "Ma joie, écrit Alfred Dreyfus, fut immense, indicible. J'échappais enfin au chevalet de torture où j'avais été cloué pendant cinq ans... L'aube de la justice se levait pour moi".
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    Message par radia lam Mar 27 Mai 2008, 12:02

    VERS LA REHABILITATION

    Le procès de Rennes

    Quand il paraît dans la salle de l'école de Rennes transformée en tribunal, c'est enfin la réalité physique du martyr oublié qui s'affirme. Enfin l'homme, dépourvu du mythe. Devant le malheureux, Barrès oublie un instant sa passion :
    "Une boule de chair vivante, disputée entre deux camps de joueurs et qui, depuis six ans, n'a pas eu une minute de repos, vient d'Amérique rouler au milieu de notre bataille."


    A la seconde Cour martiale : Dreyfus dénonce le général Mercier
    Il est étonnant que parmi tant de contemporains, personne n'ait pu laisser de Dreyfus un témoignage non passionnel. Cela faisait malheureusement partie de son mythe que d'être antipathique. Clémenceau, son défenseur archarné, ne l'aime pas. Etait-il cependant si difficile d'admettre que Dreyfus était officier, patriote, et qu'aux pires moments, il se montrait soucieux d'indiquer par son maintien, par sa dignité et jusque par sa raideur, qu'il ne recherchait pas autre chose que la justice de ses pairs, et non l'appui de ses partisans ? Pouvait-il être autre chose que le capitaine Dreyfus ? Léon Blum le note à bon droit : "S'il n'avait été Dreyfus, aurait-il même été dreyfusard ?".
    C'est sur la personne du général Mercier, bien plus que sur celle de Dreyfus que se concentre, pour l'opinion, tout l'intérêt du procès. Jusqu'au bout, les juges conserveront l'impression que le gouvernement et le général Mercier ne veulent pas leur dire la vérité, et cette pression morale est plus forte que les preuves.
    Après délibération, le verdict, acquis par cinq voix contre deux, se prononce à nouveau pour la culpabilité à laquelle on ajoute les "circonstances atténuantes", et condamne Dreyfus à dix ans de travaux forcés.
    Cette solution invraisemblable suscite les commentaires les plus passionnés :
    "il est incroyable, dit Jaurès, et sans précédent que l'arrêt qui attribuait à Esterhazy le bordereau sur lequel, en 1894, Dreyfus avait été condamné n'ait pas trouvé dans l'organe du Ministère public à Rennes le défenseur qui lui était dû à la Cour de Cassation."
    A aucun moment il n'a été question de la culpabilité d'Esterhazy. Dreyfus seul, comme en 1894; comme si rien ne s'était passé depuis, est mis en cause, et de telle façon qu'il ne peut être défendu. Pour tous ses partisans, c'est un effondrement.
    Dreyfus gracié



    A. Dreyfus en 1906
    Dans le monde entier, l'indignation s'étale au grand jour, on assiste à des manifestations anti-françaises dans vingt capitales, la presse mondiale est scandalisée.
    Cependant, le gouvernement sort de son inaction et propose de gracier Dreyfus, qui signe aussitôt son pourvoi en cassation. Clémenceau s'en indigne : "Après avoir soulevé tout un peuple pour la justice, il est immoral de lui demander de retourner chez lui avec la grâce d'un individu." Jaurès est de cet avis, mais Reinach et Bernard Lazare soutiennent, avec Mathieu Dreyfus, que seule ma grâce peut mettre un terme aux souffrances de leur malheureux ami. "Bon ! ricane Clémenceau, vous voilà d'accord avec l'état-major."
    Dreyfus, lui non plus, n'était pas partisan du recours en grâce. Non pas, parce qu'il rejoignait Clémenceau dans le désir de faire triompher les principes dreyfusistes, mais parce qu'il craignait que la grâce ne lui ferme définitivement la voie de la réhabilitation. Il a fallu toute la persuasion chaleureuse de son frère et de Bernard Lazare pour qu'il accepte.
    Dès lors, la presse et l'opinion publique se désintéressent de l'Affaire.
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    Message par radia lam Mar 27 Mai 2008, 12:02

    EPILOGUE
    Malgré la presse, malgré la pression de l'opinion mobilisée, le gouvernement, et avec lui la République, ont enfin assimilé l'Affaire. Le jugement de Rennes est un acte politique décisif : l'apaisement en est issu. Il n'est pas question de rechercher les vrais coupables : pour tous, la règle est l'amnistie.
    La réhabilitation de Dreyfus se fera quelques années plus tard, sans passion. Après l'amnistie votée à la Chambre, la Cour de Cassation annule le jugement de Rennes le 12 juillet 1906, disant qu'il a été prononcé "par erreur et à tort". Dreyfus sera nommé chef de bataillon.
    Mais il fallait que l'imagination populaire trouvât dans l'Affaire, à son épilogue, une autre image d'Epinal : ce fut le 21 juillet 1906, dans la même cour de l'Ecole militaire où avait eu lieu la dégradation, la cérémonie de la décoration de Dreyfus : il reçut en effet la Légion d'Honneur des mains du général Gillain, en présence de Picquart, promu général. Ainsi Dreyfus était-il lavé, d'abord de la condamnation injuste, mais aussi du "dreyfusisme".
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    Message par radia lam Mar 27 Mai 2008, 12:06

    Voila un bon exemple d'injustice!!!!
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    Message par Admin Mar 27 Mai 2008, 19:07

    Un grand bravo pour ce topic, j'aime beaucoup cette histoire et à chaque fois qu'elle est évoquée ca nous fait penser à tous ceux qui ont vecu l'injustice, le mépris et le jugement arbitraire des autres....

    Une histoire à méditer...surtout pour nous...musulmans !!!
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    Message par radia lam Jeu 29 Mai 2008, 22:03


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