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    Pilotes tunisiens : La ruée vers l’or

    kingsim
    kingsim
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    Nombre de messages : 1205
    Date d'inscription : 09/07/2007

    Pilotes tunisiens : La ruée vers l’or Empty Pilotes tunisiens : La ruée vers l’or

    Message par kingsim Sam 08 Nov 2008, 14:07

    ilotes tunisiens : La ruée vers l’or
    Attirés par des salaires de 2 à 3 fois plus élevés que les leurs, 27 pilotes on quitté le navire TUNISAIR. Enquête sur une hémorragie d’un genre nouveau.

    «Les niveaux des salaires offerts aux commandants de bord dépassent 10.000 euros par mois (18.000 dinars), et plus de 6.000 euros (11.000 dinars) pour les jeunes pilotes) », affirment MM. Ali Dinari et Adnan Turki, directeurs centraux des opérations aériennes de Tunisair et Nouvelair.

    Karim, pilote stagiaire en train de terminer sa formation pratique, n’a pas caché la volonté de son père, commandant de bord auprès d’une compagnie privée de répondre à cet appel.

    « Bien que son salaire atteint 9.000 dinars en Tunisie, mon père se prépare à partir à la prochaine occasion offrant ses services à une compagnie émiratie émergente », a noté Karim.

    Pour lui aussi, il exprime sa ferme volonté de répondre à cette offre dés l’obtention de son diplôme.

    Par ailleurs, deux élèves pilotes sur quatre interrogés auprès de l’AFA, école privée de l’aviation en Tunisie, se sont déclarés enthousiastes pour bénéficier de ces offres au sein des compagnies étrangères.

    En nous adressant à la compagnie nationale pour interviewer quelques pilotes, nous n’avons pas été autorisés d’accéder à l’aéroport sous prétexte de “sujet brûlant”, nous avons alors contacté des jeunes pilotes stagiaires et des pilotes retraités qui nous ont confirmé la volonté de leurs jeunes collègues, dépassant généralement cinq années d’expérience, de partir servir les compagnies du Golfe.

    « Ce mouvement de 8% de pilotes constitue un déficit en effectif qui se traduit par une surcharge de travail, et crée, à long terme, une perturbation au niveau des vols. Là encore, ce départ massif pèse lourd sur le budget de la compagnie qui paye entre 300.000 à 500.000 dinars pour la formation d’un seul pilote pendant sa carrière», a déploré M. Ali Dinari.

    Comme plusieurs partants des deux compagnies, plusieurs de leurs collègues se préparent à partir répondant à une offre conjoncturelle très favorable. Selon, M. Adnan Turki, de Nouvelair, près de 10.000 pilotes seront sollicités dans les trois prochaines années partout dans le Monde.

    Pour pallier à ce départ non organisé, l’administration de Tunisair a préparé un projet d’action en cours d’études concernant notamment la révision du statut des pilotes en Tunisie, et ce par l’augmentation probable de leurs salaires et l’offre d’un plan de carrière s’étendant sur cinq années. Ce projet doit faire l’objet d’approbation à très haut niveau, étant donné que Tunisair est une compagnie publique nationale.

    Cela pourrait-il vraiment réduire le grand écart entre les offres de la compagnie nationale et celles des compagnies concurrentes, notamment dans les pays émergents à savoir l’Inde, la Chine et les Emirats arabes unis ?

    L’exode est bénéfique pour certains..

    Les formateurs et généralement les écoles de formation ont apprécié cet exode qui a encouragé les compagnies à recruter de nouveaux pilotes et investir dans la formation.

    Après 6 à 10 nouveaux pilotes formés par an, ce chiffre va augmenter grâce à la croissance des besoins. Tunisiair par exemple va recruter 30 nouveaux pilotes en octobre prochain. Nouvelair table sur 10 nouveaux jeunes pilotes l’année prochaine.

    M. Adnan Turki, directeur des opérations aériennes de Nouvelair a déclaré que l’exode des pilotes tunisiens est bénéfique à condition qu’il soit organisé dans le cadre de la coopération technique.

    Il encourage le recrutement de nouveaux pilotes.

    « Pour remplacer actuellement les partants, nous avons fait appel aux pilotes étrangers qui ne coûtent pas cher » a indiqué M. Turki.

    Le départ a concerné les compétences

    « Le départ a concerné nos pilotes qui sont connus et appréciés par leur compétence à l’échelle internationale », a déclaré M. Dinari.

    Engagée depuis les années 80 dans le programme de détachement en cas d’un surplus de pilotes tenus en réserve, Tunisair se trouve pour la première fois devant un déficit de son effectif de pilotes, après le départ de 27 pilotes (co-pilotes et commandants de bord) ayant offert leurs services aux compagnies du Golfe telles que Emirates, Arabia et Qatar Airways. « Il s’agit en l’occurrence de 12 pilotes (co-pilotes et commandants de bord) qui ont quitté la compagnie sans régler leur situation à l’avance avec la compagnie et sont considérés en situation d’abandon de poste selon le Code du travail. Pour la quinzaine de détachés qui ont quitté dans le cadre de la coopération technique, ils conservent encore leur situation bénéficiant d’une conjoncture favorable », a expliqué M. Dinari.

    Cette conjoncture a été confirmée juste après les évènements du 11 Septembre 2001, quand les compagnies du Golfe notamment se sont tournées vers les pays africains et maghrébins comme la Tunisie pour combler le vide de pilotes, dû au retour à domicile des pilotes américains et européens qui se sentaient menacés par les différentes manifestations hostiles dans la région.

    Tunisair a pu résister, pour une certaine période, à ce fléau mondial. Et puisque le transporteur pratique déjà la tradition du détachement, il a permis à plusieurs pilotes de bénéficier de cette conjoncture et de travailler auprès des compagnies étrangères notamment du Golfe dans un cadre juridique bien déterminé. Ce cadre est défini par un contrat stipulant la date de fin de détachement et le retour à la compagnie en plus d’une somme bien calculée qui doit être payée par le détaché à sa compagnie mère.

    Tunisair propose un plan d’action pour stabiliser ses pilotes

    Consciente de l’aggravation de ce départ et soucieuse de le freiner, la compagnie a élaboré un projet d’action qui comprend la révision de trois points essentiels en vue de stabiliser ses pilotes. Il s’agit de l’augmentation des salaires, la révision de la formation et l’amélioration des conditions sociales.

    Vu le grand écart entre les salaires offerts par les compagnies étrangères et les salaires pratiqués par Tunisair, selon les dispositions statutaires, la direction générale, consciente de cette situation, a mis en place un projet d’action pour améliorer les conditions salariales. Les niveaux maximums de salaires proposés ne vont pas s’aligner sur les salaires offerts. « C’est une opération pour diminuer l’écart par rapport aux autres compagnies », a noté M. Dinari.

    Pour la formation, il est attendu que la compagnie offrira désormais pour chaque pilote, en toute transparence, un plan de carrière s’étendant sur 5 années. Le plan va donner aux pilotes une vision très claire sur les perspectives de leur évolution au sein de la compagnie. Dans le même volet, la compagnie va développer des accords cadres pour la sous-traitance de la formation des pilotes des compagnies étrangères (européennes et du Golfe). Il s’agit d’un appel de plus en plus important aux pilotes qui payent leur formation à la compagnie en vue d’obtenir une qualification de ligne. Et cette procédure va porter ses fruits puisque la compagnie sera gagnante. Pour le côté social, la direction générale se propose d’octroyer des prêts d’installation non remboursables afin d’améliorer les conditions de vie de ses pilotes. Elle propose aussi des facilitations pour l’accès des pilotes à des crédits accordés par la compagnie ou à travers des banques pour l’achat de logements, de voitures ou de terrains.

    Recrutement de 30 nouveaux pilotes

    Tunisair aujourd’hui n’a que 300 pilotes pour 30 avions donc ses effectifs sont insuffisants à cause de ce départ sauvage. A côté de ce personnel qualifié, le total du personnel de Tunisair se situe aux alentours de 6.000 employés en majorité administratifs.

    Le directeur central des opérations aériennes de Tunisair a indiqué qu’il s’agit d’un lien moral et juridique qui lie le pilote à sa compagnie. Mais un autre lien n’a pas été relevé qui est le lien financier. En échange, le pilote s’est engagé à amortir les frais de sa formation avant de quitter sa compagnie mère pour un contrat de travail continu de 3 ans pour Tunisair et 5 ans pour Nouvelair.

    Or, ce n’est pas le cas des douze partants de Tunisair. Leur abandon de poste a constitué non seulement un déficit en effectif, mais aussi une surcharge financière. La compagnie se trouve actuellement dans l’obligation de recruter une trentaine de nouveaux pilotes dès octobre prochain pour combler le vide et renforcer la réserve en pilotes pour le détachement organisé. Une vingtaine sera destinée pour remplacer immédiatement leurs collègues partants et une dizaine sera pour la réserve. Mais, en général, les nouvelles recrues vont coûter très cher à la compagnie avant d’être fonctionnels. Le coût de leur formation, estimée à 18 mois pour les adapter aux avions de ligne de la compagnie avoisine les 3 millions de dinars, soit 110.000 dinars pour chacun.

    La formation pour le métier le plus rémunérateur

    Pour devenir pilote, le candidat doit avoir un baccalauréat scientifique avec deux années préparatoires et subi une formation théorique et pratique durant 3 à 4 années selon l’aptitude de l’élève. Une fois, le certificat d’aptitude théorique et pratique obtenu il devient pilote stagiaire. Toute cette formation avant d’intégrer une compagnie aérienne coûte entre 50 et 100.000 dinars. Cette somme est assumée en grande partie par l’Etat lorsque l’élève est diplômé de l’Ecole nationale de l’aviation de Borj El Amri, et assumée totalement par le candidat libre diplômé d’une école privée. La formation de base (l’ab-initio) d’un pilote coûte très cher à l’Etat. Les études de pilotage coûtent entre 45 et 60.000 dinars dans notre école » affirme M. Abderrazak ben Amara, fondateur de l’unique école privée d’aviation (AFA). Quand il a intégré une compagnie, l’élève doit suivre des cycles de formation et de recyclage dans des simulateurs et des avions en vue d’obtenir des qualifications de lignes. La qualification des lignes dépend de l’évolution de la flotte de la compagnie. En cas d’achat de nouveaux avions, les pilotes sont invités à obtenir une qualification de ligne au sein de ces nouveaux avions. «Chaque formation de qualification de ligne coûte à la compagnie près de 100.000 dinars, a indiqué M. Dinari. Au cours de sa carrière, le pilote peut passer plus de trois qualifications de machine, ce qui coûte énormément au transporteur.

    Le départ massif des pilotes répondant aux offres mirobolantes des compagnies des pays du Golfe pourrait encourager d’autres pilotes à partir pour gagner plus d’argent, à condition que la conjoncture reste favorable. Des commandants de bord comme M. Dinari, qui a passé 40 ans à Tunisiair, appellent les pilotes voulant s’expatrier, attirés par des salaires meilleurs, à faire attention aux aléas du transport aérien qui sont par expérience cycliques et d’une fréquence moyenne de cinq ans.

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